Anthropométrie, définition

L’anthropométrie, correspond aux dimensions caractéristiques physique d’un athlète (longueur des segments, longueur des os, tendons, muscles, bras de levier, insertion osseuse.e) pouvant avoir une influence positive ou négative sur sa performance sportive.

En fonction des caractéristiques de chaque sport, les facteurs anthropométriques peuvent être plus ou moins déterminant dans les performances sportives.

Dans les sports où le physique permet un avantage, les sportifs de haut niveau subissent une sélection naturelle involontaire. Il suffit d’observer le plateau international au marathon ou en 1500m nage libre pour observer cette sélection et analyser les avantages qu’ils produisent.

Néanmoins, il est important de nuancer les effets anthropométriques sur la performance, notamment dans le monde amateur et dans les épreuves combinées ou l’on ne cherche pas l’excellence dans une discipline mais la polyvalence.

Anthropométrie en natation

Avant toute chose, il est important de rappeler qu’il existe des différences physiques considérables chez les nageurs et nageuses en fonction des distances et catégories. Nous allons ici nous concentrer sur les nages en lien avec le triathlon :

Les 3 facteurs les plus constants

1 – Osseux

• Long bras + Longue Clavicule Amplitude de mouvement. La vitesse étant le produit de l’amplitude par la fréquence, des longs bras et de longues clavicules est un avantage génétique.
• Bassin étroit Forme profilée. En natation, l’hydrodynamisme est très important. Il ne suffit pas de nager fort pour nager vite. Des épaules larges et un bassin étroit permet d’obtenir une forme en goutte, la forme la plus hydrodynamique possible.
• Buste long et jambes courtes Centre de gravité bas.  La position du centre de gravité modifie énormément l’équilibre aqueux. Quelques cm plus haut ou plus bas fait toute la différence entre un bon et un mauvais équilibre dans l’eau.

2 – Musculaire

La natation est un sport concentrique : Il avantage les facteurs musculaires.

Grand dorsal en point fort: un muscle en point fort est un muscle dont les insertions tendineuses améliorent les bras de leviers.

Il a aussi un long corps musculaire le permettant d’être plus puissant et des tendons courts. Ce sont des facteurs génétiques qui ne peuvent pas être modifiés.

Un muscle en point fort est aussi un muscle excellemment bien stimulé nerveusement.

3 – Autre

• Hyperlaxité :Une hyperlaxité permet d’améliorer l’amplitude, les alignements et la fluidité des mouvements. Chez l’amateur, un manque de mobilité est l’un des facteurs les plus limitants.
• Composition corporelle: Nous ne sommes pas tous égaux dans notre composition corporelle (masse maigre, masse grasse, zone de stockage etc) ce qui influence directement notre flottabilité

La natation est un sport dont la limite technique est très importante, malgré tout, le physique joue un rôle et les excellents nageurs regroupent les points cités précédemment.

>> Comment progresser en natation sur triathlon ? Ecoutez l’épisode #06 du podcast!

Anthropométrie en vélo 

Dans le monde du vélo on note également différents types de cyclistes notamment les “grimpeurs” et les “rouleurs » (à noter également les profils sprinteurs mais peu en lien avec le Triathlon).

Entre le grimpeur et le rouleur, les enjeux sont différents : le grimpeur lutte contre la gravité alors que le rouleur lutte contre la résistance de l’air. 

Le rouleur dispose d’un plus gros gabarit car sa puissance brute que sa masse musculaire lui permet de développer l’accélère plus que sa section frontale ne le ralentit alors que le grimpeur va privilégier le rapport poids-puissance (poids léger en général avec des gros rapports poids-puissance).

Les 2 facteurs les plus constants

1 – Osseux

• Bassin large chez les rouleurs Place aux insertions et développement musculaires
• Buste assez court
• Rapport Fémur-Tibia en faveur du fémur -> Amélioration des bras de levier et de la longueur musculaire du quadriceps

2 – Musculaire

Le cyclisme est aussi un sport concentrique, favorisant les points forts musculaires.

Quadriceps et grand fessier en point fort. Appuyer sur une pédale est un mélange d’extension de hanche et d’extension de genou. Même si la phase de tirage a son importance, c’est réellement sur cette phase d’appui que la plus grande force est produite, d’où l’avantage d’avoir des muscles extenseurs longs.

A noter : Un muscle long est une qualité anthropométrique. Elle donne des avantages de puissance, de recrutement et de développement, mais cela ne veut pas dire que le muscle est systématiquement hypertrophié (volumineux).

Anthropométrie en course à pied

Le physique du coureur ou de la coureuse diffère également en fonction de la distance et du parcours (sprint, fond, demi-fond, trail…).

Par exemple, au niveau musculaire le coureur sur route dispose généralement de muscles courts, très tendineux alors que le traileur sera beaucoup plus musculaire.

Pourquoi ? Parce que la course à pied est un sport exclusivement pliométrique quand pratiqué sur le plat et beaucoup plus concentrique quand pratiqué en montée.

Un tendon se déforme moins que le corps musculaire à l’impact. Si il y a déformation, il y a perte d’énergie et donc nécessité de compenser activement cette perte d’efficacité.

Sur route, à chaque impact au sol, avoir un muscle court permet moins de déformation, donc une meilleure restitution élastique de l’énergie. 

On peut également noter des différences en fonction de la foulée : foulée terrestre, plus musculaire et foulée aérienne, plus tendineuse.

A noter que dans la course sur route à très haut niveau, on constate peu de coureurs terrestres.

Les 2 facteurs les plus constants

1 – Osseux

• Longue jambes – Petit buste Amplitude et rapport poids/puissance (poids au bon endroit), 

• Hanche étroite Limite les déformations en abduction à chaque impact.

2 – Musculaire

• Mollet et quadriceps court sur route et long sur trail
• Impression point fort ischio sur longue distance plutôt que fessier