Comment bien choisir son matériel de triathlon ?
Choisir son matériel de triathlon peut devenir un vrai parcours du combattant. Souvent réputé comme un sport de riches, le triathlon a du mal à se défaire de cette image qui lui colle à la peau. Mais est-ce une réalité ou peut-on s’équiper efficacement sans dépenser toutes ses économies, que l’on soit novice ou athlète aguerri ?
Le triathlon, un sport qui coûte cher
Pour nous permettre de définir ce que signifie concrètement « cher » dans la pensée collective, nous avons procédé à un sondage auprès d’un panel de triathlètes.
« Quel budget faut-il prévoir au minimum pour débuter le triathlon ? » La grande majorité des sondés a répondu « 1500€ minimum ».
Vous allez le voir dans l’article qui suit, 1500€ pour « seulement débuter » est une somme extrêmement éloignée de de la réalité.
En réalité, il est possible de pratiquer le triathlon avec des budgets extrêmement différents, de quelques centaines d’euros jusqu’à plusieurs milliers. Et pour savoir quelle somme prévoir, il faut définir ses objectifs avant de choisir son matériel de triathlon.
Evaluer les coûts de son matériel de triathlon
Pour les futurs triathlètes il peut être difficile de définir son budget pour débuter. Il est compliqué de se projeter dans une pratique pour laquelle on ne connaît pas encore les subtilités.
Le risque serait donc de faire ses achats trop rapidement, d’investir tout son budget, et se rendre compte plus tard qu’on a oublié d’acheter un équipement essentiel qui obligerait à rallonger la note.
Pour vous aider à éviter cela, nous allons répartir les équipements en 3 catégories qui vont vous aider à choisir le matériel de triathlon qui vous correspond le mieux:
- Le strict minimum : le matériel sans lequel il n’est pas possible de pratiquer le triathlon agréablement. Il faut ou moins prévoir ça dans son budget.
- Le matériel utile : il n’est pas vraiment indispensable, mais, en fonction des objectifs de chacun, il peut très vite le devenir.
- Le matériel de luxe : il limite très peu (voir pas) la performance. Utile soit pour l’élite, soit pour les technophiles en quête d’achat plaisir, beaucoup n’en feront jamais l’acquisition.
Le strict minimum de l’équipement en triathlon
Le textile : La base pour ne pas s’entraîner tout nu.
Le maillot de bain en natation, short t-shirt en course à pied et cuissard maillot en vélo.
Ces achats peuvent représenter un coût important au fur et à mesure de votre pratique. Vous allez devoir multiplier vos tenues pour vous adapter 1) aux différentes météo (chaleur, froid, pluie) 2) A votre volume d’entrainement hebdomadaire.
Quoi qu’il en soit, dans le strict minimum, pas besoin d’investir dans des textiles haut de gamme. La base vous suffira à vous entraîner et ne limitera pas vos progrès.
Le vélo : Le matériel le plus cher du triathlète
Pour le vélo, même chose que pour le textile. Pour débuter, il vous faut juste un vélo. Qu’il coûte 200€ d’occasion ou 15 000€ neuf, vos jambes ne feront pas la différence et cela vous permettra de progresser. Certes vous ne serez pas extrêmement compétitif, mais vous pourrez vous entraîner, progresser, et pour un débutant, c’est le principal.
Petit point réglementaire : certaines courses n’autorisent QUE les vélos de route, et d’autres courses (exemple : XTerra) ne sont réservées à l’inverse qu’au VTT.
Les chaussures : Indispensables en course à pied, mais pas en vélo.
Pour les chaussures de running, penser que prendre des premiers prix parce qu’on débute peut-être une erreur, puisque nous sommes les plus à risque niveau blessure. Une paire de grande enseigne et de qualité ne coute pas aussi cher qu’on ne le croit -surtout en soldes -. Il n’est pas rare de pouvoir les toucher à 60-80€ avec un bon timing.
Une paire de chaussures peut tenir entre 500 et 1200km, pour la majorité d’entre nous, elles dureront relativement longtemps.
Pour ce qui est du vélo, avec du recul, des chaussures spécifiques au vélo ne sont pas un achat impératif quand l’on débute.
Les accessoires : Ce qui rend la pratique confortable
Casque, lunettes (soleil & piscine), chambre à air, pneus, pompe à vélo, démonte pneus, produits d’entretien vélo (dégraissant, lubrifiant pour chaîne), pièces d’usure (chaîne, cassette). Tout ce petit matériel qu’il ne faut pas oublier
Conclusion :
Tous ces achats ne sont pas nécessaires au premier jour. Les pièces d’usure se changent au fil de la pratique après quelques mois. De la même manière qu’il n’est pas utile d’investir dans des tenues d’hiver dès l’été.
De plus -et on insiste- un matériel fiable mais de premier prix ne vous empêchera pas de vous entraîner ! Avant de penser à la performance et au chrono, il faut s’entraîner et progresser prend du temps. Vous pourrez alors investir progressivement si le triathlon vous plait et que vous voulez être de moins en moins limité par le matériel.
Pour ce qui est de ce panier, nous avons fait nos estimations. Pour des tenues d’entrainement, une paire de running de grande enseigne, un vélo premier prix ou d’occasion :
Cela revient à MOINS DE 500€.
C’est un budget conséquent. Mais on a tous au fond des tiroirs ou au fond du garage quelques-uns de ses équipements. Peu devront choisir leur matériel de triathlon depuis zéro et devoir tout acheter.
500€ c’est un budget, mais nous sommes TRÈS loin des 1500€ annoncés. Donc si on annonce que ce sport est cher, autant le faire en toute connaissance de cause.
>>> Comment optimiser son temps pour préparer un triathlon ? Ecoutez l’épisode #03 du Podcast
Le matériel utile en triathlon
Tout ne vous intéressera pas, il est important de prioriser ses achats en fonction de ses objectifs de progression et/ou ses objectifs de performance.
La trifonction : L’incontournable du triathlon.
Est-ce que on peut faire un triathlon sans ? Oui. Est-ce qu’en avoir une offre un gain logistique et un gain de temps conséquent sur une course ? Absolument.
La Trifonction est vraiment l’exemple parfait de ce qu’est un matériel utile. Si vous êtes compétiteur, si pour vous dépenser un peu d’argent pour gagner quelques minutes fait partie du jeu, vous ne pourrez pas vous en passez.
Il en existe de plusieurs qualités, plus ou moins aérodynamique et donc plus ou moins chère. Ici nous parlons des trifonction de base. A noter qu’une trifonction manche longue est plus aérodynamique d’une manche courte et évite des coups de soleil pouvant mener à une insolation.
Les pédales automatiques (+chaussure) : Moins indispensable qu’on ne le pense.
Il est clair biomécaniquement qu’avoir la possibilité de forcer sur seulement 1/3 du mouvement offre un désavantage de performance à vélo.
Cependant, aucune étude à ce jour n’a réussi à mettre en lumière l’avantage chronométrique de pédales automatiques vs pédales plates (sauf en sprint).
Evidemment qu’il y en a une. Les protocoles scientifiques sont limités. Cependant cela montre que le gain est moins important qu’on semble le croire.
Si vous êtes débutant, vous gagnerez surement plus de temps en mettant vos runnings sur la première transition, qu’en vous embêtant avec des pédales automatiques. A l’inverse, si vous êtes compétiteurs, le petit gain offert par ce système n’est pas négligeable et deviendra important. Quand on parle performance, chaque détail compte !
Le hometrainer : Le meilleur gain de temps.
Pour ceux avec une vie à 100 à l’heure, les entrainements vélo posent souvent problème. Difficile de faire face aux intempéries ou à la nuit qui se couche tôt en hiver.
Pour ceux qui n’ont pas assez de temps, pouvoir s’entrainer à vélo dans leur salon est quasi indispensable. La discipline et la régularité payent énormément à vélo. Donc ne pas rater de séance et pouvoir suivre son entrainement de façon précise sans se préoccuper de la circulation est très intéressant à envisager pour progresser.
Le capteur de puissance : Un outil méthodologique qui fait la différence.
Il existe plusieurs méthodes d’entrainement pour espérer progresser : à la fréquence cardiaque, à la sensation. L’entrainement à la vitesse étant impossible à vélo contrairement à la course à pied.
Le capteur de puissance a pour avantage d’être ultra précis et fera progresser TOUS CEUX qui sauront l’utiliser à bon escient. Il est possible d’atteindre un très bon niveau sans, mais s’entrainer à la puissance offre une qualité méthodologique irremplaçable.
Avec la sortie de capteurs de puissance ultra précis à moins de 500€, ceux qui veulent vraiment progresser ne devrait pas se poser la question si ils en ont les moyens.
Un petit conseil : Il vaut mieux avoir un powermeter + un hometrainer premier prix qu’un hometrainer haut de gamme mais plus de capteur une fois sur la route.
Les montres GPS : la coquetterie du sportif
De la même manière que le powermeter permet de quantifier le travail en vélo, la montre GPS va vous permettre de quantifier le travail en course à pied.
Elle permettra aussi de centraliser les données de votre capteur cardiaque / powermeter / GPS.
A noter que très souvent, les montres haut de gamme promeuvent des fonctionnalités très spécifiques. La seule chose qui importe vraiment sont l’autonomie (surtout pour les futurs Ironman) et la précision GPS.
Les prolongateurs : De gros bénéfices pour pas cher.
Les prolongateurs sont un énorme boost de performance à la portée de tous. Pour quelques dizaines d’euros (pour les moins cher), les prolongateurs vous permettront d’obtenir une position plus aérodynamique et plus reposante, même si plus instable.
D’un point de vu €/gain, c’est l’un des meilleurs achats à faire. Cependant attention, les prolongateurs sont interdits sur les triathlons où le drafting n’est pas autorisé.
Vélo de contre la montre / vélo carbone : Un luxe nécessaire.
Pour ceux qui ne veulent pas être limités pas leur matériel où qui veulent être compétitifs, monter en gamme sur le vélo est une nécessité. C’est le plus gros investissement à faire dans ce sport. Mais comme vous passerez la moitié de votre triathlon voir plus sur votre vélo, selon vos objectifs, vous n’y échapperez peut-être pas.
En fonction du profil des courses auxquelles vous souhaitez participer, contre-la-montre ou pas se pose. Aujourd’hui même les « CLM » sont devenus ultra légers et s’en sortent bien en montagne. On peut cependant noter que Gustav Iden a remporté les mondiaux Ironman 70.3 2019 à Nice avec un vélo aero classique.
Roues carbones : Si chères mais si utiles.
Contrairement aux prolongateurs, des roues carbones affichent un moins bon rapport €/gain. Cependant, elles apportent une légèreté, une rigidité et un dynamisme inégalé. Pas obligé d’opter pour une paire à 3000€ pour être compétitif. Une bonne paire d’occasion fait déjà 95% du travail.
Palme / Tuba : la pédagogie avant tout.
Pour ceux qui commenceront la natation sur le tard, se concentrer sur la technique est le levier le plus puissant pour progresser en natation.
Lors de la mise en place d’éducatif, les palmes permettront de supprimer le stress de la propulsion pendant que le tuba permettra de supprimer le stress de la respiration. Bien utilisé, voilà un matériel très bon prix qui vous servira énormément.
Combinaison : Une aide bienvenue
Nager avec ou sans combinaison, c’est le jour et la nuit. La combinaison permettrait même à une pierre de flotter ! C’est un achat non négligeable de 200-250€ pour les meilleurs rapports qualité-prix, cependant l’aide apportée en vaut la chandelle, surtout quand on débute. Pour les plus experts, on devra s’orienter soit vers une nage sans combinaison, soit vers des combinaisons haut de gamme (400-600€) ne limitant pas l’amplitude d’épaule.
La combinaison est interdite dans des eaux à plus de 24°. En France, ça arrive rarement.
Etude posturale à vélo : Le dernier pour la route
Finissions par le dernier matériel qui n’en est pas un. L’étude posturale est le meilleur moyen de 1) prévenir les blessures 2) améliorer vos performances sur le vélo. Quel que soit votre profil de triathlètes, il y a un réel intérêt à trouver sa position optimale.
Matériel de triathlon de luxe
On passe à présent dans la dernière partie. Du matériel très cher pour des gains très minimes voire inexistants. Des gains parfois indispensables à haut niveau, des achats plaisir pour d’autres. Car oui choisir son matériel de triathlon doit aussi rimer avec plaisir !
Le textile / chaussure : léger et aérodynamique
Cameron Wurf, recordman à vélo à Kona a déclaré que pour lui, une des premières choses dans lesquelles on devrait investir serait sa tenue le jour de la course. 80% du drag aérodynamique étant fourni par le corps, investir dans une trifonction très haut de gamme s’impose pour lui comme une évidence.
Pour ce qui est du textile d’entrainement, cela est purement personnel. Les tissus techniques sont certes plus chers, mais offrent un confort agréable.
Pour ce qui est des chaussures on en a déjà parlé, mais à l’ère du carbone en vélo et en course à pied, les chaussures elles aussi peuvent offre des gainas marginaux en échange de quelques centaines d’euros.
Le vélo / roues : Le plus cher
Un vélo est composé de plusieurs parties. Si on monte tous les curseurs au maximum on peut vite en avoir pour 12 000€. Voici donc pour nous la priorité que vous devrez respecter le jour où vous achèterez le vélo de vos rêves :
Le cadre > Les roues > Le poste de pilotage >>> La transmission > Les pédales
La transmission et les pédales limiteront très peu votre performance mais sont aussi des gains marginaux que l’on peut vouloir chercher.
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